Les Choses humaines de Karine Tuil, Gallimard 2019.(La Blanche)

Les Choses humaines

de Karine Tuil

Gallimard 2019.-( La Blanche)

Un roman subtil sur les jeux de pouvoir dans la société française.

Karine Tuil travaille à l'élaboration d'une chute sociale enrayée en partie, par le pouvoir des classes dominantes. La justice, en effet, s'exerce quelques fois entre les lignes du droit pénal, là, où le prestige familial, l'excellence universitaire et le pouvoir de la parole s'insinuent pour influencer le jury laissant un goût amer au verdict rendu.

A l'origine du débat, le viol, et son interprétation. Minorée mais raisonnée du point de vue de l'accusé, tandis que la victime humiliée et peu sûre d'elle ne convainc pas, outre mesure, en raison de son maigre capital culturel et social.

Le viol s'inscrit bien dans un rapport de pouvoir.

L'auteure écrit une histoire judiciaire complexe et préoccupante. La question du principe d'égalité devant la justice se pose toujours. Le doute sur la présomption d'innocence, essentiel, peut, malgré tout, dans l'attente du procès ravager un individu emprisonné injustement. Le sujet fondamental d'une justice indépendante et souveraine au service de toute la société demeure d'actualité.

Ce roman qui a conquis les adultes ( Prix Interallié 2019) et les adolescents ( Prix Goncourt des lycéens 2019), ouvre sur les questions du pouvoir dans notre société, de l'influence des médias, de l'interaction compliquée des relations et de la reconnaissance des victimes de viol.

Une brillante réflexion sur la nature humaine.